Vers un parc d’appareils à bois domestiques de 10 M d'ici 2035 (VS environ 7,5 M aujourd'hui)...

Selon ses simulations, le Laboratoire CÉRIC estime que le parc d'appareils à bois domestiques pourrait atteindre 10 millions d’unités en 2035, alors qu’il est aujourd’hui d’environ 7,5 millions. Au-delà du chiffre, le laboratoire a surtout cherché à évaluer les conséquences de cette évolution sur la consommation du combustible bois et sur les émissions de particules dans l’atmosphère.  

Davantage d’appareils = consommation de bois en hausse ? 

Posée ainsi sur le papier, l’équation pourrait alerter sur la montée en puissance que devra opérer la filière bois énergie pour absorber la demande croissante, ou pire, sur une potentielle pénurie de la ressource. Il n’en est rien. Bien au contraire rassure le Laboratoire CÉRIC, qui s’appuie sur plusieurs constats et projections complémentaires. 

  1. 1. Des appareils toujours plus performants 

Pour simuler l’état du parc d’appareils en 2035, le Laboratoire CÉRIC tient compte de sa composition actuelle (foyers ouverts + anciens appareils + appareils récents), du rythme de renouvellement et d’équipement des ménages sur les 3 dernières années, et des aides financières portées par l’État et les collectivités locales pour inciter au remplacement des foyers ouverts et des anciens appareils par des appareils récents dotés d’un rendement énergétique supérieur. 

La modernisation du parc a un impact sur l’amélioration de ses performances, et joue donc un rôle significatif dans la baisse de consommation de combustible. Mais ce n’est pas le seul facteur. 

  1. 2. Un combustible bois de meilleure qualité 

Un deuxième facteur agit directement sur la diminution de la consommation d’énergie, l’utilisation d’un combustible bois de qualité. Pourquoi ? 

Le bois bûche de qualité possède un excellent pouvoir calorifique, c’est-à-dire qu’il permet d’obtenir un meilleur rendement énergétique qu’un bois humide ou mal préparé. Et qui dit réduction de la consommation de bois dit également réduction de la facture énergétique. 

Les critères pour du bois bûche de qualité sont les suivants : 

- Un bois sec (le taux d’humidité recommandé est ≤ 20 %) 
- Un bois fendu, propre, bien calibré 
- Un bois correctement stocké (dans un endroit sec et ventilé) 

Quant aux utilisateurs de granulés de bois, ils bénéficient déjà d’un produit contrôlé et certifié. 

  1. 3. Des bâtiments énergétiquement plus sobres 

En neuf ou en rénovation, le bâtiment contribue aussi à cette diminution. Mieux isolé qu’auparavant, en phase avec la réglementation environnementale actuelle, il continue de voir ses besoins énergétiques baisser. Cela signifie moins de combustible utilisé pour un niveau de confort thermique équivalent, voire supérieur. 

Selon le CÉRIC, la conjugaison de ces 3 paramètres permettrait une baisse d’environ 15% de la consommation de biomasse à horizon 2035. 

 

Et les émissions de particules, elles augmentent ? 

Selon la même logique, on pourrait imaginer que l’accroissement du parc d’appareils de chauffage au bois/granulés domestique entraine une hausse des émissions de particules. Encore non ! Car dans un scénario prenant en compte la modernisation du parc et l’usage accru de combustibles bois de meilleure qualité, les émissions de particules baissent, de plus de 60 % ! 

Une estimation qui s’inscrit finalement dans la suite logique des 10 dernières années puisqu’entre 2012 et 2023, « les émissions de particules liées au chauffage au bois domestique ont été réduites d’environ 40 % » précise la publication. 

 

Quels sont les 3 points à retenir ? 

De façon synthétique, voici ce que nous pouvons retenir : 

- À horizon 2035, le parc d’appareils de chauffage au bois domestique dépassera les 10 M. Cette croissance permettra de renforcer la part de chaleur renouvelable et de venir encore plus en appui du réseau électrique lors des pointes de consommation d’électricité.

- Par rapport à aujourd’hui, la consommation totale de bois diminuera de 15 % grâce à l’amélioration des performances des nouveaux appareils, la qualité des combustibles et l’isolation des logements. La disponibilité en combustible est ainsi garantie.

- La modernisation du parc d’appareils de chauffage au bois et l’amélioration de la qualité du bois de chauffage permettront de réduire les émissions de particules fines de plus de 60 %.

Chaleur renouvelable, locale, stockable, le bois énergie est une filière à fort potentiel de développement économique qui doit s’inscrire dans le mix énergétique français, tout en contribuant à l’amélioration de la qualité de l’air. C'est une de nos convictions, et c'est ce que l'étude du Laboratoire CÉRIC nous rappelle.   

 

Consulter l'infographie 

> Découvrir l’étude complète du Laboratoire CÉRIC "Croissance et performance du parc, baisse des consommations et amélioration de la qualité de l’air" et sa synthèse

 

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