Comment le chauffage au bois contribue à soulager le réseau électrique français en hiver
Publié le 22/12/2022La récente étude publiée par l’institut IFOP pour Cheminées Poujoulat permet, d’une part, de connaître plus précisément la place du chauffage au bois au sein des foyers français, et d’autre part, d’estimer son importance dans le mix énergétique dans une période hivernale où nos systèmes énergétiques sont soumis à de grandes tensions. Et le peu que l’on puisse dire, c’est que le chauffage au bois est essentiel à l’équilibre de ce système. Voici quelques chiffres éclairants.
Près d’1/4 des besoins de chauffage couverts par le bois en résidentiel
En 2020, avec un parc estimé à plus de 7 millions d’appareils bois bûche et granulé de bois en France, le chauffage au bois domestique couvrait 24 % des besoins de chauffage du secteur résidentiel.
7 millions d’appareils, c’est 40 % de maisons individuelles équipées, c’est dire l’implantation de ce mode de chauffage en France. Voici la répartition par appareil :
- - 6 millions d’appareils à bûche (foyers fermés, inserts, poêles, foyers ouverts)
- - 1,5 million de poêles à granulés
- - 180 000 chaudières à granulés
La moitié des propriétaires d’un chauffage au bois l’utilise comme chauffage principal
C’est un second chiffre qui mérite d’être relevé. Parmi les possesseurs d’un chauffage au bois, 49 % en font leur mode de chauffage principal, tandis que 43 % en font une énergie de chauffage complémentaire.
Cette répartition confirme combien le chauffage au bois est capable de s’adapter à chaque besoin, mais aussi comment le bois-énergie s’associe très aisément avec les autres modes de chauffage. En chauffage principal ou en chauffage d’appoint, le chauffage au bois offre, de par sa diversité d’appareils et de combustibles, un large choix de possibilités et de configurations. En complément d’énergies comme le fioul et le gaz, il permet également de réduire les émissions de CO2 liées à ces énergies fossiles.
Les habitudes d’utilisation du chauffage au bois des Français
Sans surprise, c’est pendant la saison hivernale que l’utilisation est la plus élevée, au moins 60 jours/an pour 66 % des possesseurs d’appareil de chauffage au bois (dont 40 % plus de 90 jours).
66 % l’utilisent au moins 6h/jour.
Deux tranches horaires se distinguent pour le premier démarrage de l’appareil :
- - Avant 6h : 7 %
- • 6h > 8h : 30 %
- - 8h > 12h : 18 %
- - 12h > 14h : 5%
- - 14h > 18h : 12 %
- • 18h > 20h : 26 % (dont 13 % de premier allumage entre 18h et 19h)
- - Après 20h : 2 %
Plus de 70 % des utilisateurs d’appareils de chauffage au bois ont donc déjà allumé leur appareil avant la pointe d’appel électrique de 19h :
Source : analyse d’après les résultats de l’enquête IFOP / Poujoulat (septembre/octobre 2022)
L’inertie et les démarrages d’appareils avant 19h conduisent à estimer que 77 % des appareils du parc (2,6 millions d'équipements) produisent ou ont produit l’énergie nécessaire au chauffage d’une partie du logement à 19h*.
Et cette contribution du chauffage au bois est loin d’être anodine pour le réseau électrique français, c’est ce que démontre l’étude basée sur l’enquête IFOP.
Le coup de pouce décisif du bois-énergie à l’heure de la pointe électrique
Le chauffage au bois domestique, tel qu’il est utilisé aujourd’hui par les Français, permet en effet d’effacer 10 GW d’appel de puissance pour le réseau électrique, précisément au moment où celui-ci connait son pic de demande à 19h en hiver.
Pourquoi 19h ? C’est tout simplement l’heure à laquelle une majorité de Français rentre à son domicile, rallume ses équipements électriques, éclairage, chauffage et cuisson. C’est donc l’heure de pointe d’appel de puissance.
10 GW, ça représente quoi dans le paysage énergétique français ?
En termes de consommation, pendant les soirées d’hiver, la demande potentielle totale en énergie oscille entre 75 GW et 100 GW (en fonction des températures). En termes de production, 10 GW équivalent à environ 10 réacteurs nucléaires.
On peut donc affirmer que le chauffage au bois participe de façon majeure à l’équilibre actuel de l'offre et de la demande en électricité en France.
Et demain ?
Les projections de développement du parc d’appareils de chauffage au bois performants à l'horizon 2030 permettent d'estimer que 5 à 11 GW supplémentaires pourraient être fournis par le chauffage au bois domestique. Une charge en moins - un apport vital même - pour un réseau électrique de plus en plus fortement sollicité par l’augmentation de l’électrification des usages (le développement des véhicules électriques par exemple).
À la question "la filière bois est-elle en mesure de répondre à cette montée en puissance de l'électrification ?", nous répondons positivement. L'amélioration des performances énergétiques de l'habitat (grâce à une meilleure isolation) et des rendements énergétiques des nouveaux appareils (qui remplaceront progressivement l'ancien parc) permettra de répondre à un besoin de chauffage plus important sans solliciter davantage de ressources forestières.
« Pour réussir la transition énergétique, développer des énergies renouvelables électriques ne suffira pas. Nous aurons besoin de déployer en parallèle électricité et chaleur renouvelable. Ces deux composantes sont essentielles et cette étude montre à quel point elles sont complémentaires : en participant à la maîtrise de la pointe électrique en hiver, la production de chaleur renouvelable permet d’envisager des parts très élevées d’électricité renouvelable dans notre système énergétique » rappelle Jules Nyssen, Président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
> Consulter l'enquête IFOP / Poujoulat
> Consulter l'analyse basée sur l'enquête IFOP / Poujoulat
*100 % - 8 % (non utilisation) – 2 % (premier allumage après 20h) – 13 % (estimation premier allumage après 19h et 13 % entre 18h et 19h)