Pourquoi entretenir son appareil de chauffage ?

Si vous êtes propriétaire ou locataire d’un logement équipé d’un ou plusieurs appareils de chauffage à combustion, il est obligatoire de le (les) faire vérifier régulièrement par un professionnel qualifié. Il n’est pas seulement question d’efficacité énergétique, il est aussi question de santé et de sécurité.

Bon entretien = maintien de la performance énergétique 

On ne le répétera sans doute jamais assez : l’entretien régulier des installations de chauffage domestiques dans leur globalité, c’est-à-dire appareil + conduit d'évacuation, est absolument essentiel pour garantir un fonctionnement optimal. Il est obligatoire pour :

- les chaudières bois, gaz, fioul, etc., (puissance comprise entre 4 et 400 kilowatts), 
- les appareils de chauffage indépendants, 
- les pompes à chaleur, 
- les appareils de chauffage avec ventilation. 

Chaque visite permet de contrôler, de nettoyer ou de remplacer d’éventuelles pièces défectueuses, c’est aussi l’occasion d’affiner les réglages pour optimiser le fonctionnement, ou de rappeler certaines bonnes pratiques… Bref, de s’assurer que tout est en ordre et que l’appareil peut être utilisé dans les meilleures conditions.

Bon entretien = économie d’énergie 

L’absence d’entretien peut avoir un impact sur le bon fonctionnement de l’appareil, et donc sur sa performance. Un conduit encrassé, un joint détérioré, un filtre ou un ventilateur défaillant, une entrée ou sortie d’air obstruée, etc., autant de raisons qui peuvent nuire au bon fonctionnement d’un appareil et donc à son rendement. 

Selon le ministère de la Transition écologique, un équipement de chauffage non révisé et/ou mal réglé peut générer des surconsommations d'énergie de 8 % à 12 %. 

Bien entretenir son installation est donc aussi synonyme de sobriété énergétique. 

Bon entretien = sécurité et santé 

Les contrôles servent aussi et avant tout à prévenir des risques d'intoxication au monoxyde de carbone (CO). En effet, les appareils à combustion utilisés pour le chauffage et la production d’eau chaude peuvent émettre du monoxyde de carbone s’ils ne sont pas correctement entretenus. Le monoxyde de carbone est un gaz invisible, inodore et non-irritant qui peut provoquer maux de tête, nausées et vertiges, et qui peut même être mortel.

• Monoxyde de carbone, deux paliers à ne pas franchir 

Le monoxyde de carbone est responsable chaque année de nombreuses intoxications (environ 1300 accidents sont déclarés aux autorités sanitaires chaque année), voilà pourquoi ce point mérite une attention toute particulière. Lors de sa visite de contrôle, le technicien a l'obligation de mesurer le taux de CO dans l'air ambiant :

- Concentration inférieure à 10 ppm (partie par million) : rien à signaler.
- Concentration entre 10 ppm et 50 ppm : au-dessus de la teneur normale. 
Le professionnel doit réaliser des investigations complémentaires sur le tirage du conduit de fumée et la ventilation du logement. 
- Concentration ≥ 50 ppm : danger ! Le professionnel doit alors stoper l'équipement de chauffage jusqu'à la remise en service dans les conditions normales de fonctionnement. 

• Faire la différence entre un détecteur de monoxyde de carbone et un détecteur automatique de fumée 

Souvent ressemblants dans leur design, on pourrait les confondre. Pourtant, l'un est obligatoire dans tous les logements depuis 2016, le détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF), tandis que l'autre reste optionnel, le détecteur de monoxyde de carbone. Certains modèles combinent même les deux fonctions.

Dans tous les cas, leur fonctionnement est similaire : ces petits boîtiers à piles se fixent au mur ou au plafond, à quelques mètres de distance de l'appareil et analysent l'air ambiant. S'ils détectent une quantité de gaz ou de monxyde de carbone trop importante, ils sonnent pour avertir les occupants. 

Bon entretien = moins de polluants dans l’air 

Outre les émissions de monoxyde de carbone, d’autres substances polluantes peuvent être émises par les appareils de chauffage à combustion comme les oxydes d’azote, des particules (mélange de composés solides et/ou liquides en suspension dans l’air) et autres composés organiques volatils (COV).

Les appareils de chauffage ou de cuisson sont loin d’être les seuls responsables de ces émissions (voir infographie ci-dessous), mais une ventilation efficace du logement combinée à une aération quotidienne (10 min) permettront de décharger l’air intérieur d’une partie de ces polluants, et donc de l’assainir. 

Bon entretien = indemnisation en cas d’incident 

S’il n’existe pas de sanction prévue par la loi à l’encontre des utilisateurs n’effectuant pas les opérations de maintenance annuelle nécessaires, le risque est de se voir refuser une indemnisation de la part de l’assureur en cas de sinistre pour un propriétaire, et pour un locataire, de se voir retenir le montant de l'entretien sur la caution. 

• Le certificat après chaque intervention 

Chaque contrôle et chaque intervention d'un professionnel qualifié sur une installation de chauffage doit entrainer la remise d'un certificat ou d'un rapport d'intervention. Ce document permettra non seulement d'historiser les interventions (date, nature de la maintenance, commentaires éventuels...) mais également de justifier auprès d'un propriétaire ou d'une assurance de la bonne réalisation de l'entretien de l'équipement. 

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